Qu'est-ce qu'une croyance ?
Pourquoi notre cerveau génère-t-il des croyances susceptibles de nous limiter ?
Pourquoi notre cerveau produit-il des croyances destinées à nous restreindre ?
Dans le domaine du soutien individuel, une majorité de disciplines conviennent qu'aider une personne à instaurer des changements ou à se libérer de ce qui entrave sa vie requiert de travailler sur les croyances qu'elle entretient actuellement.
Cependant, quand je pose la question : « Qu'est-ce qu'une croyance ? », aux personnes œuvrant dans le soutien individuel depuis plusieurs années, j'obtiens une multitude de réponses variées.
De plus, quand je demande, une fois leur définition apportée, comment elles procèdent pour travailler systématiquement sur ces croyances ?
Je reçois encore une fois des réponses extrêmement diverses, ou le plus souvent un silence total.
La question demeure : travaille-t-on réellement sur le changement de croyance pour obtenir des résultats tangibles ?
De nombreux praticiens, même expérimentés, n'arrivent pas à répondre précisément à cette question. C'est normal, car ils ne comprennent pas nécessairement les mécanismes sous-jacents, que ce soit lorsque la croyance est formée, lorsqu'elle est activée dans notre quotidien, ou quand on la modifie.
C’est cette compréhension qui permettra véritablement de travailler de manière beaucoup plus systématique sur la libération des croyances.
Alors comment une croyance se créer et pourquoi notre cerveau doit créer des croyances .
Cette compréhension nous aidera par la suite à comprendre comment les libérer quand elles ne nous sont plus utiles.
Il est essentiel de comprendre que notre cerveau est configuré pour forger de nouvelles croyances tout au long de notre vie.
Cela devrait théoriquement faciliter le changement de ces croyances.
Pourtant, si vous travaillez dans l'accompagnement ou que vous avez un intérêt pour le développement personnel, vous avez sans doute remarqué que ce n'est pas toujours le cas.
Notre cerveau, par nature, va créer du sens. Il le fait de manière automatique.
Explorons pourquoi notre cerveau ressent le besoin de créer du sens en permanence.
Cela vient en réalité de l'époque lointaine où nous vivions encore dans la savane, et notre vie se résumait à manger ou être mangé. Notre cerveau était constamment sur le qui-vive pour éviter l'incertitude. Par exemple, puis-je manger ce type de baie ?
Si je combats cet animal, vais-je avoir l'avantage, ou bien est-ce que je risque de mourir ?
L'incertitude a donc été ancrée dans notre cerveau comme le danger ultime.
La seconde raison pour laquelle nous avons tendance à créer du sens en permanence, en plus d'expliquer et de pouvoir anticiper le danger, est que notre nature humaine ne nous permet pas de vivre pleinement l'infini. Nous délimitons notre propre monde pour ne pas devenir fou face à l'abondance d'informations qui nous entoure. Nous créons nos propres barrières.
Pour illustrer ce point, imaginez que vous arrivez seul sur une île. La première chose que vous allez créer, c'est probablement un abri pour vous protéger. En réalité, vous ne connaissez pas l'infini de ce qui vous entoure. Dès que votre cerveau perçoit l'incertitude, il ressent immédiatement le danger et vous allez donc chercher à vous rassurer et à vous protéger. Concrètement, c'est ce que nous faisons dès notre arrivée sur terre. Dès que possible, nous créons les premières croyances sur notre environnement, sur qui nous sommes, sur comment le monde réagit lorsque nous agissons d'une certaine manière. Nous cherchons à créer de la certitude, et nous nous rassurons sur notre capacité à gérer ce qui nous arrive en le faisant.
Alors, la question se pose : sur quoi notre cerveau crée-t-il du sens ?
Eh bien, il va créer du sens sur la base de notre perception interne du contexte actuel.
J'insiste sur le mot perception, car en réalité, notre cerveau confronte immédiatement l'information qu'il reçoit à nos expériences passées, stockées en mémoire, et à notre état interne, c'est-à-dire nos réactions physiologiques et émotionnelles.
Sur le fondement de tous ces éléments, il va se créer son histoire.
Cette création de sens va s'exprimer sous la forme de croyances qui vont influencer notre comportement en fonction de ce qu'il perçoit comme des menaces dans son environnement extérieur ou même dans son environnement interne.
Un autre mécanisme de notre cerveau qui va être utile est que notre cerveau adore se féliciter lui-même.
Lorsqu'il crée du sens, nous obtenons une sensation de soulagement. Nous nous sentons bien, et donc notre cerveau va chercher à valoriser ce comportement.
À chaque fois qu'il donne du sens à quelque chose, il va déclencher un flux de dopamine.
La dopamine est l'hormone du plaisir, et cette dopamine va se diffuser dans notre cerveau jusqu'au noyau accumbens, le centre de récompense de notre cerveau.
À chaque fois que notre centre de récompense est activé par la dopamine, notre cerveau se dit « Bien joué », et il augmente les chances que nous recourions au même procédé la prochaine fois.
Ainsi, dans ce cas, cela signifie qu'il va augmenter les chances que notre cerveau recrée du sens pour réduire l'incertitude.
C'est donc un système bien rodé !